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Convoi du 21 septembre 1942

Le 21 SEPTEMBRE 1942 , 71 Juifs internés à la Section Allemande du Fort du Hâ et au camp de MERIGNAC étaient transférés à DRANCY en exécution d'un ordre donné la veille par la SIPO.
Le 28 SEPTEMBRE 1942 le Préfet Régional, Maurice SABATIER, rédigeait un rapport à la Direction Générale de la police à VICHY et à la Délégation du Ministère de l'Intérieur à PARIS dont il ressort:
- que contrairement à ce qui s'était passé précédemment qu'il n'a été avisé de cette mesure que le dimanche 20 septembre au matin pour un transfert à exécuter le lendemain matin.
- qu'un examen des cas particuliers a eu lieu dans la journée du 20 septembre en présence de son représentant au vu duquel trois personnes ont pu être maintenues au camp de MERIGNAC.
- que parmi les Juifs transférés 31 sont de nationalité française et figurent sur une liste spéciale afin qu'aucune mesure de déportation ne leur soit appliquée.
La SIPO SD de BORDEAUX a rendu compte du départ de ce convoi par télégramme du 21 septembre 1942.
Les listes des personnes comprises dans le convoi sont versées au dossier. Le rapport mensuel rédigé par le Directeur du camp de MERIGNAC précise que parmi les 71 Juifs transférés le 21 septembre figurent : 22 hommes, 37 femmes et 12 enfants.
On relève parmi les personnes transférées à DRANCY Arlette SZTAJNER née le 6 DECEMBRE 1939 à REIMS (2 ans), André SZTAJNER né le 30 MARS 1942 à REIMS (5 mois) qui étaient internés à MERIGNAC depuis le 18 août et qui avaient été arrêtés par les Allemands pour franchissement irrégulier de la ligne de démarcation.
Ils ont été ultérieurement déportés de DRANCY à AUSCHWITZ le 23 SEPTEMBRE 1942 où ils ont été exterminés.
Maurice PAPON a déclaré qu'il était absent de BORDEAUX du 19 au 28 septembre 1942 et qu'il avait été occupé les 17 et 18 septembre par les suites du bombardement de LORMONT. A l'appui de ses déclarations, il a produit la photocopie de son agenda de l'époque. PERRIN André, à ce moment là Secrétaire Général du Département de Seine et Marne a indiqué avoir rencontré Maurice PAPON au milieu ou dans la deuxième moitié du mois de Septembre à MELUN sans pouvoir préciser la date exacte.
Néanmoins il convient de noter :
- que Maurice PAPON a admis qu'il se peut que dans le cours de la semaine, il ait échangé un coup de téléphone soit de PARIS soit de VICHY avec Monsieur CHAPEL et que celui-ci l'ait effectivement instruit des événements qui s'étaient déroulés.
- que M. BOUCOIRAN, Préfet Délégué et Monsieur CHAPEL, Directeur de Cabinet du Préfet Régional pouvaient "pour les affaires de l''espèce" faire appel aux services de Pierre GARAT"
- que Maurice PAPON a encore déclaré que pour chaque convoi on constatait la mise en jeu du même scénario et qu'il n'avait pas d'ordre particulier à donner à GARAT pour recevoir les listes et les notifier ensuite aux services de police pour la raison que GARAT, étant chargé du bureau des questions juives à la Préfecture était le correspondant habituel de DOBERSCHUTZ et de LUTHER en tant que dépositaire permanent de ses instructions.
- que des bons de transports des Juifs compris dans ce convoi de MERIGNAC à la gare Saint Jean ont été établis à l'ordre de Service de la question juive comme pour les précédentes opérations du même type.
- que parmi les personnes comprises dans le convoi on compte des personnes qui avaient été internées au camp de MERIGNAC alors que Maurice PAPON était présent à BORDEAUX, comme :
- REILLE Marie qui a indiqué dans une plainte déposée au Ministère de l'Intérieur le 11 DECEMBRE 1945 contre Pierre GARAT, avoir été arrêtée le 16 SEPTEMBRE 1942 sur ordre de celui-ci et conduite au camp de MERIGNAC. Elle précisait que le 21 SEPTEMBRE 1942 celui-ci était arrivé au camp de MERIGNAC accompagné d'un officier allemand quand fut fait l'appel des internés qui devaient faire partie du convoi et que GARAT était intervenu à ce moment pour qu'elle figure sur la liste.
- les mineurs STAJNER Arlette née le 6 DECEMBRE 1939 à REIMS et STAJNER André né le 30 MARS 1942 à REIMS qui avaient été arrêtés en même temps que leur mère pour franchissement irrégulier de la ligne de démarcation se trouvaient au camp de MERIGNAC depuis le 18 AOUT 1942.

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