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Un concours actif

Le concours de Maurice PAPON aux faits criminels visés dans les poursuites s'est manifesté de façon continue depuis le 20 juin 1942 et jusqu'au 16 mai 1944, dans le cadre des délégations de signatures qui lui étaient consenties pour le Service des Questions Juives, en transmettant régulièrement à la SIPO des renseignements concernant les Juifs comme en signalant l'arrivée au camp de MERIGNAC des Juifs en infraction aux ordonnances allemandes.
Il s'est encore manifesté par l'action permanente du Service des Questions Juives sur lequel il avait un pouvoir hiérarchique qui a :
- assuré la mise à jour du fichier et du registre des Juifs et sa communication indispensables au programme allemand d'extermination des Juifs.
- établi en certaines occasions les listes de Juifs à déporter ( 15.16.1942 ou 12.01.1944 ou 13.05.1944)
- communiqué à la SIPO les renseignements permettant l'établissement de listes de Juifs à arrêter,
- entretenu des contacts permanents avec la SIPO.
- préparé en collaboration avec les autorités allemandes les opérations d'arrestation et de transfert à DRANCY,
- assisté aux opérations d'arrestation,
- opéré en collaboration avec la SIPO des examens de situation des personnes internées et devant être transférées à DRANCY,
- coordonné l'organisation matérielle et la surveillance des transports à destination de DRANCY, ordonnées par les Allemands.

Ainsi de nombreuses factures relatives à des frais exposés à l'occasion d'arrestations ou de transferts de Juifs figurent au dossier notamment dans une chemise, saisie au cours de l'instruction, portant la mention "factures déportation". Elles concernent (le transfert à DRANCY de Léon LIBRACH, les opérations menées contre les Juifs les 15 et 18 JUILLET 1942, le 26 AOUT 1942, le 21 SEPTEMBRE 1942, Le 26 OCTOBRE 1942, le 2 FEVRIER 1943, le 7 JUIN 1943).
L'information a démontré que Pierre GARAT et Jacques DUBARRY rendaient systématiquement compte des actions qu'ils menaient à Maurice PAPON. Celui-ci a d'ailleurs indiqué que le chef du Service des Questions Juives de la Préfecture était "dépositaire de ses instructions" : dès l'organisation des premières rafles, Maurice PAPON avait délivré à Pierre GARAT une habilitation à caractère permanent lui permettant de demander à toutes les autorités de faciliter sa tâche. Jacques DUBARRY a bénéficié par la suite de la même faculté.
Le concours de Maurice PAPON aux faits criminels visés dans les poursuites s'est encore manifesté par les pouvoirs qu'il a exercés en fait:
- sur les autorités de police et de gendarmerie en leur adressant des ordres d'arrestations de Juifs, en leur ordonnant des transferts de la prison du Fort du Hâ au Camp de MERIGNAC, du Camp de MERIGNAC au Camp de DRANCY, en signant des réquisitions pour escorter des convois à destination de DRANCY et en leur prescrivant des mesures d'enquête ou destinées à localiser les Juifs. La preuve de ses agissements rejoint d'ailleurs, bien que Maurice PAPON conteste avoir disposé de pouvoirs sur la police, sa propre appréciation selon laquelle il existait une relation logique et imposée par "la forces des choses" entre l'Intendance de police et le Service des Questions Juives. - sur le Directeur du Camp de MERIGNAC en prescrivant à la police d'amener des Juifs aux fins d'internement et en lui donnant des ordres, en lui fournissant les moyens matériels nécessaires à son action notamment le carburant.
Le zèle du Service des Questions Juives dans l'application rigoureuse des mesures antijuives est encore attesté par les instructions relatées par l'inspecteur NIEL dans son rapport du 25 JUILLET 1942 ayant trait à "l'oubli" de la famille WEISS lors de la rafle des 15 et 16 FEVRIER 1942. Pierre GARAT écrit d'ailleurs dans son rapport du 18 JUILLET 1942 que "l'autorité allemande a témoigné sa satisfaction des conditions générales dans lesquelles elle (l'opération) s'est déroulée". Dans un rapport du 1er FEVRIER 1944 émanant de la délégation régionale de la SEC, le rédacteur indiquait que lors des arrestations du 10 au 11 JANVIER 1944 ses inspecteurs ont agi en liaison directe avec les services de la Préfecture représentés par Monsieur DUBARRY et Madame EYCHENNE pour régler les cas litigieux et il se félicitait de la compréhension mutuelle des autorités allemandes et françaises.

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