> La procédure en bref
> L'arrêt de la chambre d'accusation
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Le 27 JANVIER 1944 le Commandant NAHRICH de la SIPO-SD adressait deux notes au Préfet Régional pour lui faire savoir qu'à l'avenir les juifs hospitalisés ne devront plus être remis en liberté mais internés au camp de MERIGNAC dès leur rétablissement et y demeurer à sa disposition. Il prescrivait le recensement des Juifs hospitalisés ou se trouvant en sanatorium ou maison de retraite.
Il donnait dans la deuxième note des instructions concernant Léonie ALVAREZ, Odette NAXARRA et Gilberte BLANCHE en vue de leur internement au Camp de MERIGNAC.
Jean CHAPEL adressait, pour le Préfet Régional, le 7 février 1944 une note au Secrétaire Général lui demandant de saisir le commissariat Général aux questions juives et d'en aviser en communication le Chef du gouvernement. Il demandait cependant de prendre d'ores et déjà toutes les dispositions pour qu'il soit procédé au recensement demandé.
Maurice PAPON saisissait Jacques DUBARRY qui par note manuscrite du 9 FEVRIER 1944portant la mention "urgent" invitait Madame EYCHENNE, employée au "Service des Juifs" de la Préfecture, à effectuer toutes diligences à cette fin en préparant les courriers nécessaires. Ce qui fut fait le 16 FEVRIER 1942 par l'envoi d'une circulaire aux hôpitaux et hospices.
Le 8 février 1944 Maurice PAPON rédigeait un rapport au gouvernement de VICHY et à ses représentants Parisiens rendant compte de ce que dans la nuit du 4 au 5 février la police allemande avait procédé à l'arrestation de 40 Juifs, pour la plupart vieillards de plus de 70 ans qui furent internés à MERIGNAC.
Parmi les personnes arrêtées figurait Noémie DA COSTA veuve LEON, de nationalité française, visée par une des plaintes avec constitution de partie civile.
Le 9 MAI 1944 le service des renseignements généraux avisait sa direction à VICHY que le 13MAI suivant 50 Juifs internés à MERIGNAC devaient être dirigés à DRANCY par chemin de fer.
Par note du 12 mai 1944 adressée au Préfet régional, l'Intendant du Maintien de l'ordre confirmait que les autorités allemandes lui avaient fait savoir que le convoi projeté quitterait BORDEAUX le même jour à 9 heures 45.
L'escorte devait être assurée par un Officier de paix, un gradé et 15 gardiens de la police Française.
Dans la liste des personnes faisant partie du convoi on relève des parents des parties civiles :
- Rachel DAVID épouse LEVY, française dont le mari était ancien combattant de la guerre14/18 et qui avait été arrêtée le 10 JANVIER 1944,
- Noémie DA COSTA épouse LEON, déjà citée
Déportées toutes deux à AUSCHWITZ le 20 MAI 1944.
- Gaston Elie BENAIM arrêté en janvier1944.
Jules CAHN officier en retraite, Officier de la Légion d'Honneur, titulaire de la croix de guerre sur le sort duquel les autorités supérieures françaises avaient attiré l'attention, était néanmoins versé dans ce convoi.
Le 19 MAI 1944 M. CHAPEL, Directeur de Cabinet, visant sa précédente note du 11 MAI sollicitait de Jacques DUBARRY tous les renseignements possibles sur les 58 Juifs transférés à DRANCY le 13 MAI. Une note manuscrite portée au bas de ce document, vraisemblablement par Jacques DUBARRY indique: "Madame EYCHENNE, signaler les cas tels que KAHN chef d'escadron en retraite et ainsi que les vieillards de plus de 70 ans m'en parler avec la liste. Urgent"
Le 30 MAI 1944 l'Intendant du maintien de l'ordre rend compte au Chef de la SIPO du transport en signalant qu'une Juive tombée brutalement malade n'a pu faire partie du convoi.
Le 15 MAI 1944, le Commissaire Divisionnaire, Chef de la Sécurité publique à BORDEAUX avisait l'Intendant régional que 25 Juifs faisant partie du convoi du 13 MAI seraient reconduits le même jour à BORDEAUX sur ordre des autorités allemandes.
Ici encore le Service des Questions Juives de la Préfecture a été étroitement lié à l'opération menée par les Allemands en entreprenant sur instructions de Maurice PAPON les opérations de recensement des Juifs hospitalisés sans même attendre la réponse du Commissariat aux questions juives alors qu'il était hautement prévisible qu'elle allait aboutir à une nouvelle mesure de déportation compte-tenu des multiples opérations antijuives qui s'étaient déroulées au cours des mois précédents.
CONVOI DU 5 JUIN 1944 :
Par rapport du 3 JUIN 1944, le Directeur de la Sécurité Publique à PARIS faisait connaître au Délégué Zone Nord du Secrétaire Général au maintien de l'ordre que le Commissaire Divisionnaire, chef des services de sécurité publique à BORDEAUX lui avait signalé téléphoniquement qu'un convoi comprenant 76 juifs du camp de l'organisation TODT LINDENMANN dirigés par les autorités allemandes sur le camp de DRANCY devait quitter BORDEAUX le 5 JUIN à 9 heures 45 sous la surveillance d'une escorte fournie par le corps urbain de BORDEAUX et composée d'un Officier de Paix et 23 gardiens de la Paix.
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