Repères

Le plan ci dessous permet d’accéder aux lieux de l’agglomération bordelaise ayant joué un rôle déterminant pendant l’occupation. Ces points sensibles ou stratégiques sont renseignés par de courtes fiches ou renvoient à des photos et des articles. Des informations sont également accessibles sur les lieux actuels mis en évidence sur les plans. Cliquez où vous le souhaitez !



Synagogue

Le Grand rabbin Cohen était responsable du culte juif sous l'occupation (Crédit DR)

L’actuel grand rabbin de Bordeaux, M. Maman (Crédit Sud Ouest)


Interview du prix Nobel de la paix, Elie Wiesel.
Comment a-t-il fait avec sa conscience ?

SUD-OUEST - Voilà. Maurice Papon va comparaître devant les assises de la Gironde pour crime contre l'humanité.
ELIE WIESEL - Cela devait se faire. Pour des raisons qui transcendent le cas Papon et l'homme. Il est accusé du crime le plus grave. Il ne peut pas se cacher derrière des prétextes, des alibis, des formules, des paravents. Il faut qu'il apparaisse tel qu'il est, qu'il jette les masques, qu'il dise ce qu'il a fait pour qu'on essaie de comprendre. C'est une victoire pour les familles des morts, une victoire pour l'honneur du droit français.
Cela aura été long. Il aurait dû être jugé il y a cinquante ans. Comment a-t-il pu, comme Bousquet, passer à travers les mailles du filet ? Comment a-t-il pu avoir des postes importants sous la IVe et la Ve République ? C'est troublant ! Comment ce personnage, qui a été responsable de la mort de 1 600 hommes, femmes et enfants juifs, a-t-il pu vivre avec ce fardeau ? Comment a-t-il pu dormir ? Comment a-t-il fait avec sa conscience ? C'est une bonne chose que ce procès ait lieu. Et, finalement, peut-être est-ce une bonne chose que cela arrive si tard. C'est le premier et en même temps le dernier procès.
S.-O. - Témoignerez-vous si on vous le demande ?
E.W. - Non. Je ne suis pas français, j'ai été déporté de Hongrie, ce n'est pas mon rôle. Pour le procès Barbie, j'avais hésité. Le procureur et les avocats des parties civiles ont insisté. Pour le procès de Papon, je ne peux pas apporter une grande contribution. Cette affaire est purement française, et j'étais alors très loin. Il y a des témoins en France. Qu'ils disent ce qu'il faut dire.
S.-O. - On vous considère comme un " témoin " privilégié de l'Holocauste...
E.W. - Je ne le veux pas. Je ne me considère pas comme ça. C'est un fardeau. Mais un jour, il n'y aura plus personne pour dire : " J'ai vu, j'étais là ". Je ressens une sorte d'urgence devant le siècle qui se termine. Je crains qu'on nous dise un jour : " Ca suffit, laissez-nous tranquilles avec cette horreur ! " Et on viendra pleurer avec nous une fois par an, c'est tout. Or, il faut raconter aux jeunes ce qu'un homme peut faire à un autre homme parce qu'il est juif, parce que c'est un autre. Il faut dire le danger de l'indifférence; et qu'on peut se battre contre le destin, la cruauté, le mal.

Propos recueillis par ANNIE LARRANETA















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