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Dans le courant du mois de septembre 1997, de nombreux aménagements ont été réalisés au palais de justice de Bordeaux pour le procès de Maurice Papon
A la fin du mois de juin, la décision a été prise d'organiser tout simplement le procès de Maurice Papon, 87 ans, accusé de " crimes contre l'humanité ", dans la salle de la cour d'assises du palais de justice de Bordeaux, avec un report vidéo dans la première chambre de la cour d'appel.
Ce choix, moins ambitieux que la construction d'un édifice en bois dans le hall du palais de justice, nécessitait cependant quelques aménagements qui ont été réalisés dans le courant du mois de septembre.
Les plus importants concernent la salle d'audience de la cour d'assises elle-même. Le parterre a été entièrement remodelé pour accueillir de 154 à 163 personnes (dont six places pour handicapés) à la place des 110 sièges précédents. Les bancs ont été remplacés par des chaises fixées au sol de chaque côté d'une allée centrale. Ces places sont réservées en priorité aux trente-six parties civiles, leur famille et les représentants des quatorze associations, également parties civiles.
Le prétoire où prennent place les trois magistrats de la cour, le président Jean-Louis Castagnède et ses deux assesseurs, Irène Carbonnier et Jean-Pierre Esperben (plus deux assesseurs suppléants), et les neuf jurés titulaires (plus neuf jurés supplémentaires) est resté en l'état.
Par contre, le box de l'accusé a été rétréci et protégé du public par une vitre pour améliorer la sécurité. Maurice Papon peut cependant librement communiquer avec la cour et ses avocats. A côté, le pupitre du greffe a été agrandi pour trois greffières.
En face, le ministère public est représenté par le procureur général Henri Desclaux et l'avocat général Marc Robert. A côté d'eux, des sièges en gradins et en arc de cercle, munis de tablettes, ont été installés pour la trentaine d'avocats des parties civiles. Enfin, une quarantaine de journalistes peuvent prendre place dans la mezzanine.
Dans la première chambre de la cour d'appel où le procès est retransmis sur un écran vidéo, installé devant le prétoire, 224 places (dont six pour handicapés) ont également été aménagées, dont une grande majorité pour le public. Ce sont ainsi de 510 à 520 personnes (dont 80 dans le prétoire) qui peuvent assister, en direct ou par écran interposé, au procès de Maurice Papon.
Le procès est enregistré " pour l'Histoire ". Des caméras fixes ont été installées dans la salle d'audience et sont commandées depuis une régie aménagée dans un local proche. Un magistrat ou un greffier sont d'ailleurs en permanence dans ce local afin d'apporter une assistance technique mais aussi surveiller la confidentialité de l'enregistrement.
Parmi les travaux annexes, la salle des délibérations a été agrandie, tout comme la cellule de l'accusé, derrière la salle d'audience, qui n'offrait auparavant que le confort d'un bat-flanc en carrelage. Une infirmerie avec un lit médicalisé et du personnel soignant, ainsi qu'un poste de commandement pour les policiers et les pompiers, a été construits dans l'un des patios de la cour d'appel. Enfin, à l'extérieur du palais de justice, un local de 200 m2 a été édifié sur la place de la République pour accueillir la presse.
A l'occasion du procès Papon, le palais de justice devrait profiter de la réfection des sanitaires et la mise aux normes de sécurité. Ce sont les seuls aménagements censés rester. Les autorités judiciaires restent très discrètes sur le montant de ces travaux, assurant tout au plus qu'ils sont moins élevés que les 8 MF initialement prévus.
" Tout est fait pour que le procès se passe dans de bonnes conditions et la plus grande dignité ", assuraient l'avocat général Marc Robert et le conseiller à la cour Jean-Claude Septe, en charge de l'organisation de ce procès. Ils ajoutaient également que l'une de leurs préoccupations avait été, dès le départ, que les justiciables bordelais " ne paient pas le prix de ce qu'un procès extraordinaire se passe à Bordeaux ". A l'exception des autres procès d'assises qui ont tous été renvoyés à l'an prochain, l'ensemble des services de la cour d'appel et du tribunal de grande instance doivent " fonctionner normalement ".
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