On se pressait pour accéder aux marches du Palais. (Crédit P.Taris)

Une analyse historique discutée - 31/10/1997

L'avocat de M. Papon conteste le témoignage de R. Paxton.

Maurice Papon est arrivé en ambulance au Palais de Justice de Bordeaux, mais a pu regagner son box sans difficulté apparente. Selon son avocat Me Varaut, son client souffre toujours d'une douleur à la poitrine qui nécessitera son maintien en hospitalisation jusqu'à dimanche.
A la reprise de l'audience Robert Olivier Paxton a été le premier des deux témoins historiens du jour à prendre la parole. Il a longuement parlé du régime de Vichy et a surtout souligné qu'à ses yeux l'aide du gouvernement du maréchal Pétain avait grandement facilité la mise en oeuvre de la solution finale par les Nazis. L'historien a affirmé que sans la collaboration de l'administration française et plus encore sans la mise à la disposition des allemands de l'infrastructure et de la logistique du pays il y aurait eu moins de déportations.. Robert Paxton a par exemple récusé avec vigueur la thèse selon laquelle Vichy aurait cherché " a faire quelque chose de bien " et aurait atténué la menace nazi. Le témoin a déposé pendant une heure." ce qui n'est pas normal a répliqué aussitôt après Me Varaut en réclamant à la cour de considérer que ce témoignage n'avait aucune valeur." La déposition n'a porté ni sur les faits ni sur la personnalité de l'accusé contrairement à ce qu'exige l'article 331 alinéa 5 du code de procédure pénale " a attaqué l'avocat en créant un " incident de contentieux ". La cour s'est donné jusqu'à lundi pour répondre juridiquement à l'avocat de Maurice Papon mais a balayé d'un revers les objections de Me Varaut. Pour le ministère public ,l'avocat général Marc Robert a lui constaté que la défense avait fait davantage que l'accusation appel à des historiens et les parties civiles par les voix de Me Levy et de Me Boulanger ont dénoncé ce qu'ils on appelé " une nouvelle manoeuvre de la défense. "
Henri Amouroux, autre historien qui ne fait pas de l'époque de Vichy la même analyse que Robert Paxton, a pris la parole en dernier.

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