Reprise vendredi sauf complications - 28/10/1997

Selon le médecin expert désigné lundi, Maurice Papon, 87 ans, pourrait de nouveau comparaitre vendredi...« à moins de complications ».

Le procès de Maurice Papon pour « crimes contre l'humanité », interrompu jeudi dernier à la suite de son hospitalisation, pourrait reprendre vendredi, si l'on se réfère à l'expertise médicale effectuée, à la demande de la cour, par le professeur René Pariente.
Cet expert près la cour de cassation, professeur agrégé de clinique pneumologique à l'université de Paris 7, chef du service de pneumologie et réanimation à l'hôpital Beaujon à Paris et diplômé d'un CES de cardiologie, s'est rendu dès lundi après-midi à l'hôpital cardiologique de Haut-Lévêque à Pessac, dans la banlieue de Bordeaux, où est hospitalisé Maurice Papon.
Il a tout d'abord pris connaissance de son dossier médical qui fait notamment état de l'angine de poitrine dont il souffre depuis plus de 20 ans, du triple pontage coronarien pratiqué en juin 1996 à l'hôpital Henri Mondor, mais aussi des frissons et du malaise qu'il a subis la semaine dernière.
Le professeur Pariente qui a examiné Maurice Papon en présence du Professeur Alain Choussat, dans le service duquel il est hospitalisé, ainsi que ses deux collaborateurs, a conclu que Maurice Papon est atteint d'une pneumopathie aigue de la base gauche qui, d'habitude nécessite 10 à 15 jours d'arrêt de travail. L'expert note d'ailleurs qu'en raison de son âge, il serait imprudent de « lui demander de rester debout ou assis plusieurs heures avant le vendredi 31 octobre, sauf complications ».
Répondant très précisèment aux deux questions posées par la cour, le professeur Pariente confirme « qu'actuellement, l'état de santé de Maurice Papon ne lui permet pas de comparaitre devant la cour d'assises » et indique qu'il « pourra, très probablement, comparaitre à nouveau le 31 octobre 1997 ».

Paxton et Amouroux

Le président devrait lire publiquement les conclusions de l'expertise aujourd'hui mercredi à la reprise de l'audience, fixée à 13 h 30. Le procès devrait alors logiquement être renvoyé à vendredi. On voit mal, en effet, comment le président pourrait prendre l'initiative de retarder encore plus les débats, notamment à lundi prochain, si l'avis médical qu'il a sollicité indique la date de vendredi.
« Maurice Papon va beaucoup mieux que la semaine dernière, mais il reste soumis à des soins importants » indiquait hier soir le bâtonnier Marcel Rouxel qui lui avait rendu visite à l'hôpital. « Il manifeste une volonté de comparaitre le plus vite possible » ajoutait l'avocat, tout en indiquant que Maurice Papon devrait surement rester sous surveillance médicale et regagner l'hôpital, le soir, après les audiences de la cour d'assises.
Dans l'hypothèse où le procès reprendrait bien vendredi prochain -sauf complications- cette audience devrait être consacrée à la double audition de Robert Paxton et Henri Amouroux qui sont déjà venus -pour rien- lundi dernier devant la cour d'assises, comme celà était initialement prévu.
L'un et l'autre avaient indiqué à la cour qu'ils se rendraient disponibles pour cette fin de semaine, y compris Robert Paxton qui devait pourtant rentrer demain jeudi à New-York.

Une semaine de retard

Dans cette hypothèse, on peut également s'attendre à ce que Maurice Papon ne soit interrogé que lundi prochain, sur son retour à Vichy et sa nomination comme secrétaire général de la préfecture de la Gironde en juin 1942.
Jean-Pierre Azema qui devait venir jeudi dernier et dont l'audition avait une première fois été renvoyée à hier mardi pourrait venir ce jour-là.
Avec plus d'une semaine de retard, la cour aborderait ainsi la deuxième phase du procès, consacrée à l'environnement de Vichy, et tout au long de la semaine prochaine, les historiens se succéderaient à la barre pour évoquer des lois de Vichy, les autorités d'occupation et l'organisation de la préfecture de la Gironde.
La troisième phase du procès, c'est à dire les faits proprement dits qui devaient être abordés dès ce vendredi, ne serait ainsi étudiés que la semaine suivante.
Le retard d'une semaine déjà enregistré contraint le président à réorganiser totalement le calendrier du procès mais également à modifier toutes les dates d'auditions de témoins qui s'échelonnent jusqu'au début du mois de décembre.
Le procès prévu pour s'arrêter avant Noël devrait ainsi se prolonger jusqu'au mois de janvier. Si tant est qu'il puisse aller jusqu'à son terme.


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