Le témoignage d'Olivier Guichard, autre baron du Gaullisme (après Pierre Messmer qui a témoigné la veille), a notamment porté sur la conception que le Général de Gaulle avait de Vichy : " Je voudrais ajouter un mot sur ce qu'était l'état d'esprit sur les problèmes qui se posaient à la Libération et comment ont été conservés les fonctionnaires de Vichy dans le nouveau gouvernement. Le Général a eu à ce moment, comme depuis 40, un désir infini de protéger à tout prix l'unité du pays. C'est ainsi qu'est né le mythe gaulliste : Le régime de Vichy n'avait pas existé. C'est sur ce mythe, doublé d'un autre mythe " que les Français ont gagné la Guerre ", que nous avons vécu un certain temps ".
" Nous ne voulions pas le procès de l'ensemble de la France. Il (De Gaulle) avait nié l'existence de Vichy pour arriver à ce résultat. Dès 1940, à partir du moment où la souveraineté du pays avait disparu le 16 juin, il n'y avait plus d'Etat. Il en était le seul représentant ".
" On ne pouvait pas incriminer des Français au nom d'un Etat qui n'existait pas. C'est une notion à laquelle nous n'avons pas beaucoup réfléchi pendant des années et qui a été confortée par les présidents qui lui ont succédé jusqu'en juillet 1995 ". Olivier Guichard conteste à demi-mot les excuses nationales du président Jacques Chirac.
" Tous les premiers ministres du Général étaient dans la fonction publique de Vichy mais c'est comme si Vichy n'avait pas existé " ajoute-t-il, " Il me paraitrait facheux d'ignorer le climat dans lequel les problèmes intérieurs ont été traités par rapport au climat que le général de Gaulle voulait donner à ce moment là ".
Me Raymond Blet est quasiment le seul avocat des parties civiles à l'interroger sur la connaissance que De Gaulle pouvait avoir des activités de Maurice Papon avant la Libération. " Je l'ignore " répond Olivier Guichard.
La déposition d'Olivier Guichard a été la plus longue de l'après-midi. Elle a duré, questions comprises, 15 minutes
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