M. Papon s'installe à la Réserve - 13/10/1997

Après avoir séjourné au Relais de Margaux, Maurice Papon se rapproche de l'hôpital Haut-Lévêque, où il peut être appelé à se rendre pour ses problèmes cardiaques

Jean-Paul VIGNEAUD

Après le Relais de Margaux, l'hôtel de la Réserve, à Pessac. Maurice Papon y est arrivé hier en milieu de journée et s'y est installé, semble-t-il, pour un bon moment. Cet établissement est idéalement placé. Il est à moins de vingt minutes du palais de justice de Bordeaux et, surtout, à 2,5 km à vol d'oiseau de l'hôpital Haut- Lévêque, où l'octogénaire peut être admis à tout moment pour raison de santé.
Le choix n'est donc pas dû au hasard. Il ne s'est cependant pas fait aussi facilement que cela. Bien que l'information ne soit pas confirmée en haut lieu, on croit savoir que les services de la préfecture ont été obligés de mettre tout leur poids dans la balance pour que les hôteliers girondins, et en particulier celui-ci, acceptent de recevoir l'intéressé.

Les maires hostiles

Cela dans l'intérêt de tous, et surtout pour calmer l'atmosphère, de plus en plus houleuse au fil des heures, aucun maire de Gironde ne tenant à recevoir Maurice Papon dans sa commune. Quitte à signer un arrêté pour " trouble à l'ordre public ".
Jean-Claude Lacaussade, maire de Margaux, a été le premier à avancer cette éventualité en cas de problème. Maurice Papon quittant le Relais de Margaux, l'élu médocain n'est pas allé jusque-là, mais Alain Rousset, maire socialiste de Pessac, pourrait fort bien être amené à le faire. Si troubles il y a effectivement, bien sûr...

Un trois étoiles

En attendant, Maurice Papon peut profiter du calme de ce bel hôtel, planté au milieu d'un parc magnifique, avec des arbres centenaires.
Située en bordure de l'avenue du Bourgailh, la Réserve est un ancien Relais-château qui a connu de grosses difficultés financières ces dernières années et perdu une étoile en cours de route. Tombé au plus bas, il a été totalement repris en main, au milieu de cette année, par un groupe d'investisseurs et une équipe de professionnels confirmés. Proposant un confort trois étoiles, il comprend une vingtaine de chambres de grand confort (dont certaines avec jacuzzi), deux appartements et un restaurant de classe. C'est là que Maurice Papon a déjeuné et dîné hier.

Une surveillance accrue

En toute tranquillité et en grande forme, semble-t-il, mais toujours très encadré par les membres du RAID, le parc de l'hôtel étant lui-même protégé par des policiers.
Un dispositif de surveillance discret, mais plus important, semble-t-il, que celui prévu au départ, des membres du GIPN ayant rejoint dans le cours de la journée d'hier les gardes du RAID. Comme si les policiers craignaient des manifestations d'hostilité ou d'autres problèmes. Bref, Maurice Papon, libre, paraît aussi surveillé que s'il avait été maintenu en détention à l'hôpital-prison ou à Haut-Lévêque.

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