Henri Amouroux (Crédit Daniel)
Robert Olivier Paxton est arrivé des USA. (Crédit Daniel)
Le procès de Maurice Papon doit reprendre vendredi, après une semaine de suspension. Mais l'accusé n'est pas complètement rétabli.
Bernadette DUBOURG
Maurice Papon, 87 ans, dont le procès pour " crimes contre l'humanité " s'est ouvert le 8 octobre dernier devant les assises de la Gironde, devrait de nouveau comparaître dès vendredi après-midi devant ses juges, après une semaine d'hospitalisation au centre cardiologique de Haut-Lévêque à Pessac, dans la banlieue bordelaise.
Son avocat le bâtonnier Marcel Rouxel qui lui a rendu visite ce jeudi, l'a cependant trouvé " moins bien que les jours précédents ". Maurice Papon qui était " moralement furieux que le procès se prolonge jusqu'en janvier ", a de nouveau manifesté " la volonté farouche de venir à l'audience et s'expliquer ", mais hier, le professeur Alain Choussat a ordonné plusieurs examens complémentaires " avant de délivrer le bon de sortie ".
Il faudra donc attendre vendredi matin pour savoir si Maurice Papon est réellement en état de sortir de l'hôpital et s'il sera donc présent l'après-midi devant les assises de la Gironde.
Lorsque le procès a été interrompu, le jeudi 22 octobre, les deux premières semaines d'audiences avaient été exclusivement consacrées à la personnalité de l'accusé.
Aujourd'hui, le procès doit entrer dans une seconde phase, celle des historiens avec la mission de resituer les faits dans leur contexte, à travers l'évocation de Vichy, les autorités d'occupation, les lois antisémites, mais aussi l'organisation et le fonctionnement de la préfecture régionale de Bordeaux et les attributions de Maurice Papon, secrétaire général de 1942 à 1944.
Robert O. Paxton et Henri Amouroux, qui ont une vision très différente de Vichy, seront les premiers à témoigner cet après-midi. " C'est charmant de venir avec Paxton, nous n'avons pas le même avis, mais si avions le même, quel intérêt ? " s'étonnait Henri Amouroux, lundi dernier, en arrivant au palais de justice de Bordeaux où ces deux dépositions étaient initialement prévues.
D'autres historiens ainsi que des témoins d'époque se succéderont toute la semaine prochaine à la barre de la cour d'assises.
C'est ainsi que les faits, troisième et plus importante phase du procès, ne seront réellement abordés que la semaine suivante, dès le lundi 10 novembre. Il sera question de la déportation de Léon Librach.
Le président de la cour d'assises Jean-Louis Castagnède a d'ailleurs fixé un nouveau calendrier du procès pour s'adapter au retard de 7 jours d'audience déjà enregistré depuis l'ouverture des débats, il y a un peu plus de trois semaines.
Maurice Papon a fait appel de l'ordonnance de référé qui l'a débouté, le 4 juin dernier, de son action contre l'hebdomadaire communiste " Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest ". Cet appel a été déposé le 20 octobre, alors que le procès devant les assises avait commencé.
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