La protection rapprochée dont bénéficie Maurice Papon sera prolongée après le verdict. Seuls ses gardes du corps changeront
Fabien PONT
Quelque soit le verdict, acquitté ou condamné, l'ancien secrétaire général de la préfecture de la Gironde sera protégé puisqu'en liberté. Volontairement discrète sur les moyens qu'elle mettra en oeuvre, la direction générale de la Police Nationale a néanmoins confirmé que des fonctionnaires de police seraient détachés vingt quatre heures sur vingt quatre pour assurer la protection de Maurice Papon, que ce soit à son domicile de Gretz-Arminvilliers (Seine et Marne) où à celui de Paris. Ses déplacements feront également l'objet de surveillances.
Le meurtre de René Bousquet est en effet encore trop présent dans les mémoîres policières pour supprimer toute protection à Maurice Papon qui, de toute façon, sera libre d'aller où bon lui semble, du moins sur le territoire français.
A mots couverts, certains policiers pensent d'ailleurs que les risques seront plus grand après le procès ce qui justifie par avance toute mesure prise pour empécher une éventuelle agression contre la personne de Maurice Papon.
Pour autant, il ne sera pas question semble t-il d'utiliser les unités d'élite comme le RAID ( Recherche, Assistance, Intervention et Dissuasion) et le GIPN (Groupe d'intervention de la police nationale) pour continuer la protection. Les premiers, spécialistes des interventions particulièrement difficiles comme des prises d'otage, n'étaient pas prévus dans le dispositif. Mais c'est la décision de la cour de faire comparaître Maurice Papon libre qui a bouleversé l'organisation policière. Les manifestations qui ont accompagné la première semaine du procès et des considérations liées à la compétence territoriale du RAID ont conduit le Ministère de l'Intérieur à opter pour cette unité.
Les seconds, rattachés à une zone interrégionale ( 14 départements) ont également été largement sollicités. Régulièrement le GIPN de Bordeaux qui devait toujours garder une section de 16 hommes prête à intervenir pour d'autres interventions a du être renforcée par leurs collègues des autres régions.
Pendant ces six mois, un record de durée dans l'histoire de ces deux services, le GIPN a pris à sa charge les personnalités du procès. Les avocats de la défense mais aussi le président de la cour d'Assises et certains témoins comme le procureur allemand.
A partir de demain, ils seront relayés par leurs collègues de la sécurité publique, pour des gardes statiques, et selon toute vraisemblance par des éléments des renseignements généraux.
Sur place, à Bordeaux, les deux compagnies de CRS ( environ 200 hommes) regagneront leur groupement d'origine à la fin de cette semaine. Toutefois, la garde du palais et de la cité judiciaire sera elle aussi prolongée quelques semaines.
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