L'avocat général Marc Robert a produit à l'audience du matin des documents inédits sur les responsabilités de Maurice Papon à Vichy. Le premier véritable interrogatoire de Maurice Papon à eu lieu à l'audience de mardi matin. De 10 heures à 13 heure l'accusé y a en effet été soumis aux questions du ministère public. Elles avaient trait aux responsabilités de Maurice Papon dans l'administration de Vichy avant qu'il ne soit nommé aux fonctions de secrétaire général de la Gironde.
Marc Robert qui soutenait l'accusation, a versé au dossier de la cour un certain nombres de pièces qu'il vient de découvrir aux archives nationales. Cette recherche visait à l'évidence à clarifier les fonctions de Maurice Papon de 1940 à 1941 et à vérifier les dires de l'accusés lorsqu'il prétend n'avoir exercé à Vichy que des responsabilités techniques. Ou bien lorsqu'il affirme avoir été choqué par les lois d'exclusiuons ou encore n'avoir joué aucun rôle politique dans ses fonctions de chef de cabinet de Maurice Sabathier au ministère de l'intérieur.
Très habilement et progressivement Marc Robert a amené Maurice Papon à puiser dans ses souvenirs, étonnants de fraicheur pour le laisser faire étalage de sa parfaite connaissance du fonctionnement de l'administration. Avec beaucopup d'aisance, voire une certaine suffisance par moment,Maurice Papon s'est raconté sans faire de difficulté. Imparfait du subjonctif, répliques cinglantes finement enveloppées dans des formules de parfaite courtoisie : le haut fonctionnaire a été brillant et émouvant parfois. Mais dans les généralités seulement. Progressivement et à mesure que l'accusation semblait démontrer, documents à l'appui que le service dirigé par Maurice Papon avait été associé à l'élaboration de certaines lois ou certains decrets d'exclusion; que les transmissions de courrier entre les deux zones ne concernaient que des messages privés, l'accusé a perdu de son assurance. Enfin lorsque Marc Robert a donné lecture de la dernières notation -excellente- de Maurice Papon avant sa nommination à Bordeaux, Le haut fonctionnaire n'a plus cherché à prétendre qu'il avait été écarté de Vichy. Il s'est réfugié dans un silence bougon en indiquant que lorsqu'il aurait pris connaissance des pièces aujourd'hui brandies par l'accusation, il fournirait les explications auxquelles il n'entend pas se dérober.
L'audience de l'après midi a été consacrée à l'audiion de trois historiens. Les explications de Maurice Papon et les questions des parties civiles sur le passé vichyssois et Bordelais de l'accusé interviendront dans les prochains jours.
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