Encore une semaine avant la reprise - 24/11/1997

Selon les premières recommandations du Pr Pariente, le procès de Maurice Papon ne devrait pas reprendre avant le milieu de la semaine prochaine

BERNADETTE DUBOURG

Le professeur René Pariente qui a ordonné samedi plusieurs examens médicaux, réalisés lundi et mardi à l'hôpital Haut-Lévêque où Maurice Papon est soigné depuis plus d'une semaine, n'a pas encore rendu son rapport d'expertise.
Mais il a déjà fait savoir au président de la cour d'assises, Jean-Louis Castagnède, que l'ancien secrétaire général de la préfecture de la Gironde jugé pour " crimes contre l'humanité " ne serait pas en mesure de revenir devant la cour d'assises de la Gironde avant le milieu de la semaine prochaine. Selon son entourage, Maurice Papon a beaucoup maigri et l'un de ses deux poumons reste très atteint, malgré les traitements. L'ancien ministre aurait cependant retrouvé une certaine vigueur intellectuelle.
Le président ne précisera cependant la date de reprise du procès qu'après-demain jeudi, à la reprise de l'audience à 13 h 30.

Eviter des rechutes

Ce nouveau report, s'il n'est pas vraiment une surprise, relance le débat sur la poursuite de ce procès, suspendu à l'état de santé de l'accusé. Ce procès qui a débuté le 8 octobre dernier, a déjà été interrompu une semaine du 24 au 31 octobre, en raison d'une bronchite de Maurice Papon, puis de nouveau depuis une semaine et demi, pour soigner une aggravation de cette bronchite en pleuro-pneumopathie.
Déjà, la semaine dernière, Me Jean-Marc Varaut a évoqué un possible arrêt du procès en raison de l'absence de continuité du procès où " l'oralité des débats n'est plus assurée et où les souvenirs des jurés s'estompent ". Une idée à laquelle s'opposent fermement les parties civiles, évoquant " la douleur et la frustration à jamais inguérissables " qu'entraînerait un arrêt du procès.
Le parquet général qui se refuse à toute dramatisation, croit fermement à la poursuite des audiences. Il estime " qu'une interruption du procès, même longue, est préférable. Si elle permet d'éviter des rechutes. "
La difficulté de ce procès en pointillé concerne aussi les dix huit jurés (titulaires et suppléants) qui ont mis leur vie professionnelle, sociale et personnelle entre parenthèses jusqu'à Noël et qui ne savent pas davantage de quoi leur avenir sera fait. S'ils seront libérés plus tôt que prévu. Ou s'ils devront prendre toutes mesures nécessaires pour rester plus longtemps à la disposition de la justice.


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