Autour de la dernière audience - 01/04/1998

Lettres

" Je reçois des milliers de lettres que je ne peux même plus ouvrir " a déclaré Me Jean-Marc Varaut. De son côté, mardi, dans la salle des pas perdus, Me Francis Jacob ouvrait son courrier et découvrait, une nouvelle fois, que selon un de ses correspondants " les avocats Juifs de ce procès ne méritaient pas d'être français. "

Livres

L'avocat de la défense avait, à côté de lui, lors de sa plaidoirie, une pile impressionnante d'ouvrages. Il a cité " Les carnets d'un témoin " de Raoul Lambert (UGIF), " De Drancy à Auschwitz " et " Un Juif sous Vichy " de Georges Wellers, " Le camp de la mort lente : Compiègne " de Jean-Jacques Bernard, fils de Tristan Bernard, " L'holocauste devant l'histoire " de Marrus, " Vichy et les Juifs " de Marrus et Paxton, " Mémoires " d'Elie Wiesel, " Des ténèbres à la lumière " de Julien Picca, " Excusez-moi d'être Français " d'André Frossard, " Lettre à un otage " de Saint-Exupéry etc...

Livres bis

Il a dit aussi qu'au fil du temps, les témoignages sur les camps sont devenus bien moins nombreux : 34 livres parus en 1945, 37 en 1946, 36 en 1947 et plus que 7 en 1948... jusqu'à la reprise à l'annonce du procès avec 103 livres publiés en quelque temps.

Amis

L'avocat a confié que c'est en lisant un livre d'Annette Wieworka qu'il a retrouvé la trace de ses amis, André et Gisèle Amar. UGIF. Une fois de plus, Me Varaut a évoqué l'UGIF tout en disant qu'il n'en parlerait pas. Mais il a cité un procès-verbal d'un conseil d'administration de l'Union Générale des Israëlites de France.

Contradiction

Il a affirmé aussi qu'il ne parlerait pas de l'intervention de Jean Pierre-Bloch, unique survivant du jury d'honneur qui a mis en doute l'appartenance de Maurice Papon à la Résistance, ajoutant aussitôt : " elle était en contradiction avec ce qu'il a dit sous serment au juge d'instruction. "

Presse

L'avocat de la défense a rappelé que le camp d'Auschwitz avait été libéré le 27 janvier 1945 et que rien n'en avait alors paru dans la presse, qu'il s'agisse de " Sud-Ouest ", du " Figaro ", de " L'humanité ".

Récits

Le premier article sur les camps a paru le 10 janvier 1945 dans " France-Soir " et le premier récit complet de l'extermination dans " Le Soir ".

Mort

Il a défini Auschwitz comme un " centre de mort programmée et industrielle " dont on ne savait rien dans cette ville, aucun des tracts alarmistes produits par les avocats des parties civiles " ne venant de Bordeaux ".

Association

La première association de déportés raciaux serait née à Lyon en avril 1945.

Unique

Me Varaut a précisé que le compte-rendu de la conférence de Wannsee (banlieue de Berlin) qui s'était tenue en novembre 42 pour mettre au point l'élimination industrielle des Juifs d'Europe, n'avait été publiée qu'à 30 exemplaires et qu'on n'en avait retrouvé qu'un seul.

Procès

Il n'a pas manqué de rappeler que ce procès était " une catastrophe " pour Marek Halter et qu'il était désapprouvé par Simone Veil.

Histoire

" Si le procès n'avait duré que trois mois, on serait resté à l'extérieur des choses mais au bout de cinq mois, ce procès a fait progresser la connaissance de l'Histoire " a noté Me Varaut. Pour lui " les analyses des historiens ne sont pas convergentes mais ils n'ont pas nazifié l'administration française. "

Deuil

L'avocat qui a évoqué le dernier procès SS à Cologne en 1980 s'est demandé si c'était " à la France de porter le deuil impossible de l'Allemagne. "

Hosannah

Il a terminé en faisant appel au " Hosannah des cloches de l'espérance " de la Libération et en rappelant l'image de " La France rassemblée sur l'avenue (les Champs-Elysées) la plus chargée d'Histoire "

Mouchoir

Après sa plaidoirie, Me Jean-Marc Varaut s'est passé un mouchoir sur le visage tandis que l'accusé frottait ses lunettes avec le sien, s'apprêtant à lire sa dernière intervention.

Video

Avec une camera video, M. Antonio Cordoba, conseiller municipal à Blanquefort, a interrogé Me Raymond Blet, à la fin de l'audience. Il a confié qu'il faisait ce " reportage " pour ses petits-enfants. Il attend aussi la publication en Espagne de son livre de souvenirs " Une enfance andalouse " (à Montilla) où il raconte ses 18 mois passés dans les camps d'Argelès sur mer et de Rivesaltes.

Assis

Deux spectateurs qui ne trouvaient pas de place dans la salle vidéo se sont assis par terre. Le service d'ordre est intervenu rapidement.

Porte de service

Maurice Papon s'en est violemment pris au procureur général Henri Desclaux en évoquant l'hypothèse où il serait condamné. " Vous entreriez dans les annales mais ce serait par la porte de service. "

Rembrandt

Maurice Papon a conclu son intervention en évoquant un tableau de Rembrandt. Un trait de lumière éclaire le bras d'Abraham à l'heure où la voix du tout puissant le dissuade de sacrifier son fils.

Suppléants

Pendant toute la durée du délibéré, les jurés restent dans la salle des témoins. Ils ont l'autorisation de regarder des cassettes video.

Hopital

Maurice Papon s'est rendu à l'hôpital Haut-Lévêque à Pessac, l'après-midi, comme il le fait chaque semaine depuis ses hospitalisations d'octobre et novembre. Cependant, les médecins devaient penser au choc émotionnel subi par le décès de son épouse ainsi que le stress du verdict.

Questions

Le président a indiqué, avant le départ en délibéré, que les 764 questions concernaient 53 victimes d'arrestation, 74 cas de séquestration, 65 cas d'assassinat, trois tentatives d'assassinat et une tentative de séquestration.


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