Un départ sans doute définitif - 02/04/1998

Maurice Papon a sûrement quitté définitivement Bordeaux jeudi matin. Rien, en effet, ne saurait le contraindre à y revenir.
Ses dernières heures en Gironde ont été relativement mouvementées. Moins, cependant, qu'aux premiers jours de son procès, lorsqu'après sa remise en liberté il a cherché durant plus d'un mois à se loger.
Depuis le mois de novembre, il avait trouvé refuge dans une maison relativement isolée d'Izon, à une trentaine de minutes de Bordeaux. C'est dans cette maison où il occupait une chambre et un bureau qu'il est revenu quelques heures, mercredi en début d'après-midi, après que le jury se soit retiré pour délibérer sur son sort. Il était alors accompagné de ses enfants qui ont suivi les dernières heures du procès de leur père.
En milieu d'après-midi, il s'est rendu, toujours sous escorte policière, à l'hôpital Haut-Lévêque de Pessac où il avait déjà été hospitalisé en octobre et en novembre pour une pneumopathie et où, depuis, il se rendait chaque semaine pour un bilan de santé. Selon ses avocats, cette visite se justifiait d'autant plus qu'il venait se subir le choc du décès de son épouse, la semaine passée, et s'apprêtait à passer des heures difficiles en attendant le verdict.
Rien n'a filtré de son état de santé, mais en soirée, il a quitté l'hôpital et s'est rendu à l'hôtel le Saint-James à Bouliac où logeaient, depuis le début du procès, ses deux avocats, Mes Jean-Marc Varaut et Francis Vuillemin. Maurice Papon a ensuite passé sa dernière nuit à Izon, où il a été informé de l'imminence du verdict, trois quarts d'heure avant qu'il soit rendu.
Il est revenu au palais de justice juste avant 9 heures et en est reparti moins d'une heure plus tard, directement pour sa maison familiale de Gretz-Armainvilliers où il est arrivé en tout début d'après-midi. Maurice Papon doit continuer à bénéficier d'une protection policière.

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