Leur première pensée - 08/10/1997

Très émouvante cérémonie du souvenir hier matin devant la stèle rappelant la tragédie du camp de Beaudésert, à Mérignac, où 1 650 adultes et enfants avaient été parqués puis déportés

Jean Marc FAUBERT

Les très nombreux journalistes de la presse internationale qui découvraient mercredi le site de Beaudésert, eurent bien du mal à cacher leur émotion en voyant des dizaines d'enfants, dont certains portaient la kippa, s'installer devant la stèle commémorative, brandissant chacun une pancarte jaune sur laquelle figurait le nom et le prénom d'une petite victime des rafles.
Le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France et les associations des Fils et Filles de Déportés en France avaient en effet souhaité organiser une cérémonie du souvenir sur ce site hautement symbolique où 1 650 Juifs avaient été parqués avant d'être dirigés sur Drancy puis vers les camps de la mort.
C'est David Berdugo, le président régional du CRIF qui rappela le premier le tragique destin des internés de Beaudésert. " Des Juifs, mais aussi des tziganes, des résistants, des réfractaires au travail obligatoire en Allemagne. Tous parqués ici, tous victimes de la shoah dans une horreur indescriptible... Nous avons envers eux un devoir de mémoire. "

La liste de Me Klarsfeld

On alluma les traditionnelles bougies au pied de la stèle puis Michel Sainte-Marie, député-maire de Mérignac, rappela " le triste privilège de la cité d'avoir eu le camp de Beaudésert. Le développement industriel en a effacé les traces et c'est pour cela que nous avons édifié cette stèle. Pendant le procès Papon, nous allons accueillir à la Vieille Eglise l'exposition " Le Temps des Rafles ". Je souhaite que les scolaires la visitent en plus grand nombre possible. Car ils doivent savoir, et savoir aussi que bien des dangers guettent l'avenir. Car rien ne garantit que la barbarie ne reviendra pas. Il faut qu'ils sachent que des millions de morts hantent nos mémoires. "
L'émotion fut à son paroxysme lorsque l'avocat lut la liste des 107 enfants, âgés de trois mois à treize ans, qui ne revinrent jamais des camps nazis. Puis le Grand Rabbin Maman psalmodia la prière des Morts.
La minute de silence qui mit un terme à la cérémonie ne changea rien à l'ambiance qui régnait devant la stèle : il y avait longtemps que tout le monde se taisait, les larmes au bord des yeux.


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