Des risques graves - 09/10/1997

Les experts considèrent que la prison n'offre pas de garanties suffisantes pour un malade aussi sérieusement atteint et aussi âgé.

L'examen médical de Maurice Papon a eu lieu dans sa cellule, jeudi matin très tôt. Il s'est déroulé dans de bonnes conditions selon les echos que nous avons pu en avoir.
L'après midi la cour d'assises a donné lecture du résultat de l'expertise atours desuels s'est instauré un débat.
Les deux experts désignés par la cour, le professeur Jean-Paul Broustet, cardiologue, chef de service de l'hôpital Haut-Levêque et le docteur Stéphane Chapenoire, medecin légiste à Bordeaux ont conclu de la manière suivante:
" On est en présence d'un sujet présentant des crises d'angines de poitrines de repos, de décubitus et d'efforts recurrentes après chirurgie coronaire. Ces crises peuvent se compliquer d' oedèmes du poumon et/ou de troubles du rythme graves, voire critiques.
Les conditions médicales de secours apparaissent très insuffisantes à la maison d'arrêt, notamment en matière de délai d'intervention.
Les experts ont visité la cellule du détenu et ont constaté en plus de l'exiguïté, l'inconfort et l'étroitesse du lit compte tenu de l'état cardiaque et de l'âge du patient.
Nous considérons du fait de la durée prévue du procès, de l'indéniable gravité de l'état cardiaque, du risque de complications inopinées, que l'état du prévenu est compatible uniquement avec une incarcération dans un service de cardiologie du centre hospitalier régional pour toute la durée du procès, afin qu'il puisse bénéficier d'une surveillance médicale spécialisée quotidienne et de moyens de secours appropriés et disponibles à tout instant, en particulier la nuit où il décrit des manifestations angineuses. "

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