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A son retour à Bordeaux, mercredi, Maurice Papon salue les hommes chargés de sa protection. Il est également accompagné de son avocat Jean-Marc Varaut (Crédit AFP)

Débat autour des questions juives - 12/11/1997

Les débats ont repris. La cour interroge l'accusé sur son rôle au service des questions juives

Bernadette DUBOURG

Comme l'avait indiqué le président Castagnède vendredi dernier, les trois jours d'audience de cette sixième semaine de procès devraient être encore consacrés à l'examen de l'autorité que le secrétaire général de la préfecture de Gironde, Maurice Papon, pouvait avoir sur le service des questions juives. On sait qu'il avait reçu pour dirigeer ce service, délégation de signature du préfet régional Maurice Sabatier.
Cette question centrale sur les responsabilités de Maurice Papon a déjà été longuement évoquée lorsqu'il a été fait état des « attributions de l'accusé à la préfecture régionale de Bordeaux ». Mais le sujet est loin d'être clos.
Les débats devraient d'ailleurs très précisèment reprendre aujourd'hui mercredei, où ils ont été interrompus vendredi alors que l'avocat général interrogeait l'accusé.

Le traitement

Vendredi donc, Marc Robert a consacré les deux dernières heures de l'audience a questionner Maurice Papon sur le premier des trois volets qu'il avait envisagé d'aborder. A savoir: son autorité sur le service des questions juives, son pouvoir hierarchique et opérationnel sur l'intendant de police et enfin sa responsabilité dans l'internement des juifs au camp de Mérignac. On devrait donc parler mercredi de l'intendant de Police et des internements.
Puis ce devrait être au tour des avocats des parties civiles, des avocats de la défense, et en dernier lieu de l'accusé, de s'exprimer sur ce sujet.
Selon le calendrier établi par le président, la cour devrait ensuite reserrer son débat autour de l'administration allemande et du service des questions juives, exclusivement, avec -d'une manière plus précise encore- les attributions de l'accusé dans le traitement des questions juives. On peut s'attendre à un très long interrogatoire du président et du procureur général Henri Desclaux.

Un témoin

En vertu de son pouvoir discrétionnaire, le président a d'autre part décidé d'entendre un témoin de dernière minute, une ancienne rédactrice de la préfecture, entrée en juillet 1942 au service des questions juives. Cette dame a, en effet, écrit la semaine dernière au président pour indiquer qu'elle avait « des choses à dire ».
De ce fait, le premier des crimes contre l'humanité reprochés à Maurice Papon, à savoir le transfert de Léon Librach, 26 ans, le 8 juillet 1942 à Drancy (il a été déporté le 18 septembre 1942 à Auschwitz) pourrait ne pas être évoqué avant le début de la semaine prochaine. Soit plus de deux semaines après la date initialement arrêtée par le président.
Indépendamment de l'hospitalisation de Maurice Papon, il y a trois semaines, les débats se révèlent en effet chaque jour beaucoup plus denses et longs que prévu. D'autant que la cour ne se contente pas de suivre les pièces réunies par l'instruction mais procède véritablement à une nouvelle instruction du dossier en entendant de nouveaux témoins ou bien examinant les nouvelles pièces découvertes par les parties et produites aux débats depuis l'ouverture du procès.


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