Les démineurs fouillent partout chaque jour (Photo Sud-Ouest)
Des équipes cynophiles de Pau et Toulouse en soutien au service de déminage de Bordeaux pour repérer et détecter ce qui pourrait être un explosif
Jean-Paul VIGNEAUD
Pas question de savoir comment opèrent les fonctionnaires du service de déminage présents depuis deux jours au palais de justice de Bordeaux. " Expliquer leur façon de faire serait donner des éléments fâcheux aux éventuels poseurs de bombe " note un policier. Effectivement. Difficile cependant de faire l'impasse sur ce maillon capital dans le dispositif mis en place pour éviter tout problème.
Les démineurs sont les premiers à fouiller de fond en comble la salle d'audience, la salle vidéo, la salle des pas perdus et tous les lieux où passent et repassent des centaines de personnes chaque jour.
Les services de sécurité n'ont pas eu de problème à trouver ces spécialistes, la Préfecture de Bordeaux étant le siège du service régional de déminage, service de Sécurité Publique directement rattaché au Ministère de l'Intérieur, employant dix personnes (8 en poste à Bordeaux, 2 au Pays Basque) et intervenant sur 10 départements (le grand sud-ouest et zones limitrophes).
Pour faire face aux particularités des tâches découlant du procès Papon, les Bordelais ont dû faire appel cependant à des équipes cynophiles spécialisées, celle de Pau et celle de Toulouse. Ces équipes utilisent les chiens renifleurs (dits aussi chiens " explos "), des animaux capables de détecter une arme de tout calibre ou le moindre explosif. Les odeurs dégagées par le métal d'une arme, par des munitions, de la dynamite ou du plastic n'ont pas de secrets pour eux.
Chaque jour, depuis la veille de l'ouverture du procès, ces équipes cynophiles passent partout. Et pas seulement au palais de justice, tous les autres lieux à risque (les immeubles abritant des structures israélites par exemple) passent aussi au contrôle.
Les chiens sont naturellement accompagnés par leurs maîtres et des démineurs du service régional armés des éternelles " poêles à frire ", autrement dit les détecteurs de métaux. De tels appareils sont d'ailleurs aussi utilisés par les policiers de service au palais en complément des portiques de détection mis en place au niveau des différentes entrées.
A ceux maintenant qui auraient, malgré tout, la malheureuse idée de faire une farce en déclenchant une fausse alerte à la bombe, il est bon de dire que des dispositions particulières ont été prises pour contrer cette éventualité. Chaque appel est localisé en temps réel, enregistré et des policiers en patrouille peuvent être immédiatement activés pour intercepter l'éventuel mauvais plaisant. Il n'est pas inutile de rappeler, ici, qu'une fausse alerte peut conduire en prison. Ce qui s'est déjà produit à Bordeaux, lors du dernier plan Vigipirate.
Copyright Sud Ouest. Pour tout usage lié à la reproduction de nos articles, merci de prendre contact avec Sud Ouest : doc@sudouest.com Tel : 05 56 00 35 84.
Copyright Sud Ouest 2006 - contact@sudouest.com