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André Daguin, le gersois président de la fédération de l'industrie hôtelière. (Crédit Daniel)

A.Daguin, président des Hôteliers : "qu'on nous foute la paix " - 12/11/1997

En congrès à Bordeaux le président de la Fédération de l'industrie hôtelière ne voit pas comment les hôteliers, " pris en otages ", pourraient accueillir Maurice Papon

Jacques BALLARIN

Hier matin s'est ouvert à Bordeaux-Lac le congrès de la Fédération nationale de l'industrie hôtelière. Son nouveau président, André Daguin, n'est pas homme à taper en touche. Il s'attendait à être interrogé sur le refus des hôteliers bordelais d'accueillir Maurice Papon. Sa position est claire : " Les hôteliers effectuent un refus de vente, ils y sont contraints par des événements extérieurs qu'ils ne maîtrisent pas. Si avoir Papon signifie avoir deux cents manifestants qui viennent vociférer devant votre hôtel cela signifie que vous n'assurez pas à votre clientèle la tranquillité à laquelle elle a droit. Cela signifie qu'elle ne restera pas et qu'elle ne viendra pas. Les hôteliers sont pris en otages, ils sont bloqués, ils n'ont pas de marge de manoeuvre ". Le gersois poursuit " J'ai envie de dire, " qu'on nous foute la paix ", M. Papon est accusé, il n'a pas été encore jugé, on cherche à manipuler et à influencer la justice, c'est un peu limite ". Et d'ajouter : " Je suis d'autant moins gêné que c'est dans l'hôtellerie qu'il y a eu le plus de résistants et je sais de quoi je parle ".
Jean Hentz, directeur du groupe Accor à Bordeaux-Lac, estime que les hôteliers " ont des arguments valables pour défendre leur refus de vente ". " Il y a eu des manifestations, il y a eu aussi des coups de téléphone et des menaces de mort. Nous devons assurer la sécurité et de notre clientèle et de notre personnel ". Thierry Gaillac, le directeur de l'hôtel Burdigala, à Bordeaux (quatre étoiles), tient un langage sensiblement identique. " J'avais déclaré que je n'étais pas opposé à recevoir M. Papon, la tournure prise par les événements m'a amené à changer d'avis. Je ne peux pas prendre le risque d'isoler mon hôtel, de voir fuir la clientèle et d'avoir une perte d'exploitation ".


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